Toutes les recherches épidémiologiques menées à l’UMRESTTE se basent sur des données d'observation. Parmi celles-ci, il convient de distinguer les bases de données pérennes que sont le Registre du Rhône et avec son extension à l'Observatoire du Traumatisme. De grandes bases de données nationales existantes (BAAC, ENTD, Base des procès-verbaux, Sumer, Assurance Maladie, PMSI …) sont également exploitées.

Les données d'accident traitées présentent des caractéristiques spécifiques : l'exposition au risque routier est par essence intermittente et multimodale; les données sur les accidents ne sont disponibles qu'à partir d'un certain niveau de gravité, sauf cas particuliers ; un accident peut provoquer une ou plusieurs victimes ; certaines informations très importantes pour expliquer la survenue ou la gravité d'un accident sont difficilement observables et rarement estimées. D'où des questions de données censurées, tronquées ou manquantes, d'estimation indirecte des expositions, de données non indépendantes ou hiérarchiques.

Diverses réflexions d’ordre méthodologique ont été initiées, et seront poursuivies dans le prochain quinquennal. Premièrement, pour contourner le problème de l’absence de données relatives aux "non-accidents", les avantages et limites liés aux analyses "en responsabilité" sont évalués, notamment grâce aux outils récemment développés en inférence causale.

D’autre part, des méthodes statistiques non-standard en épidémiologie sont considérées. En particulier, des méthodes reposant sur des pénalités adaptées sont en cours de développement pour tirer profit des structures particulière de nos données (tant sur les individus que sur les variables). On peut également citer la réalisation d'extrapolations à partir du Registre et des données des forces de l'ordre pour produire des estimations nationales par des méthodes de capture-recapture puis de redressement par le ratio.