Sécurité, mobilité, territoires, société
- 2.1. Effets des représentations des modes de déplacement sur les comportements à risque accidentel
Afin de mieux comprendre les facteurs humains primaires d’insécurité routière et le comportement des usagers dans des environnements routiers de plus en plus complexes visant une augmentation de la mixité des usages, il s’agira de confronter les représentations qu’ont les usagers des différents modes de déplacement susceptibles d’interagir dans l’espace routier.
Dans la suite du projet PETRA, il s’agira ainsi de comparer les représentations des espaces de centre-ville chez les conducteurs et les piétons ainsi que leur anticipation du comportement d’autrui afin de discerner les dissemblances qui pourraient générer des défauts dans leurs interactions (voir 2.2., projet RED). L’anticipation du comportement d’autrui sera également abordée à travers la perception réciproque de la conformité aux règles : le niveau de transgression varie-t-il en fonction des modes de transports et quel niveau de transgression attribue-t-on aux usagers des autres modes, doux (marche, vélo) et motorisés (automobile, 2RM) ? Le rôle de l’internalisation des règles sur les comportements sera ainsi analysé à travers les déterminants démographiques, psychosociaux et culturels de l’évaluation des comportements transgressifs dans ces différents modes de transports, en fonction de leur fréquence d’utilisation et de leur évolution avec l’âge.
En parallèle, sera approfondie l’étude des effets du genre dans l’espace routier sur les comportements des conducteurs de voiture et de 2RM et l’apprentissage de la conduite, mais aussi l’étude des stéréotypes de sexe associés à la pratique du vélo et leur évolution avec l’âge, dans le but de mieux comprendre les choix d’usage différenciés en fonction du sexe.
- 2.2. Enjeux de sécurité de la mobilité durable : gestion urbaine et action publique
Les politiques publiques de mobilité durable, associées à la poursuite des processus de métropolisation et de concentration urbaine, conduisent à de nouvelles pratiques de mobilité dans les espaces urbains, et à de nouvelles conceptions des réseaux et des espaces publics : développement des réseaux de transports en commun en site propre, comme par exemple les tramways ou les bus à haut niveau de service ; extension des réseaux cyclables et mise à disposition de flottes de vélos en libre-service, explosion de l'usage des 2RM, etc. Les analyses conjointes de l’accidentologie liée à ces nouvelles formes de mobilité et d’aménagement, des effets des choix et des réalisations des collectivités locales et des processus de production des espaces urbains, permettront de tirer des enseignements concernant les pratiques d’aménagement et les politiques de mobilité et leurs conséquences en matière de sécurité routière, afin d’aider les décideurs à faire de la sécurité routière une préoccupation de la planification urbaine et territoriale.
C’est dans ce contexte que démarreront les travaux du projet ANR RED (les Risques Emergents de la mobilité Durable). Le projet RED vise à produire des connaissances sur les risques émergents des politiques de mobilité durable, à travailler la question de la représentation et de la modélisation de ces risques, à favoriser leur intégration dans l'action publique. Au sein de ce projet, LMA pilotera les actions centrées sur les problèmes de sécurité liés aux transports en commun en site propre, sur l’accidentologie des modes alternatifs à la voiture, notamment les modes actifs, sur la perception du risque de ces derniers, sur leurs représentations des règles routières et des pratiques des autres modes notamment dans les espaces de centre-ville (voir 1.2. et 2.1.). Le LMA contribuera également aux autres actions en lien avec les questions de sécurité.