Sujet de thèse IFSTTAR |
English versionFiche détaillée :
Titre : Navigation piétonne, vieillissement et cognition située-incarnée
Laboratoire principal - Référent principal COSYS - PICS-L - DOMMES Aurélie tél. : +33 181668587 Directeur du laboratoire principal DUMONT Eric - Spécialité de la thèse Psychologie Cognitive Axe 1 - COP2017 - Transporter efficacement et se déplacer en sécurité Site principal Versailles-Satory Etablissement d'inscription UNIVERSITE PARIS 5 Ecole doctorale COGNITION, COMPORTEMENTS, CONDUITES HUMAINES Directeur de thèse prévu DOMMES Aurélie - Université Gustave Eiffel - AME - LAPEA Co-directeur de thèse prévu GYSELINCK Valérie - Université Gustave Eiffel - AME - LAPEA Type de financement prévu Contrat doctoral - Université Gustave Eiffel Résumé
Depuis quelques années, la cognition n’est plus entendue en tant que production du cerveau indépendante du monde dans lequel vit et agit l’individu (ex. voir Brouillet, 2019 ; Dutriaux & Gyselinck, 2016 ; Versace, Brouillet, & Vallet, 2018). La cognition est maintenant définie comme « située » (situated cognition), car elle ne pourrait être appréhendée indépendamment des situations dans lesquelles elle naît. La cognition serait également « incarnée » (embodied cognition), car elle serait ancrée dans le corps de l’individu et émergerait des interactions de l’individu avec son environnement. Cette nouvelle conception de la cognition conduit les recherches à étudier les comportements dans leur contexte et dans la perspective qu’ils naissent de l’interaction des actions sensori-motrices de l’individu avec son environnement. Ce changement de perspective théorique s’associe à des paradigmes méthodologiques qui ancrent l’étude du comportement humain dans des situations naturelles et/ou des tâches réalistes, où l’esprit pense tandis que le corps est impliqué.
Alors que beaucoup de travaux apportent des preuves empiriques au fait que les personnes âgées soufrent de déclins interconnectés entre leur esprit et leur corps (ex. Dommes, 2019), d'une manière qui résonne avec cette théorie de la cognition située et incarnée, finalement peu de recherches en gérontologie ont réellement appliqué ce cadre à leurs travaux. On retient quelques récentes études en ce sens (voir Costello et Bloesch, 2017 ; Versace, Brouillet, & Vallet, 2018) qui suggèrent que les personnes âgées seraient moins « incarnées » que des adultes jeunes. Elles montreraient un plus fort recours au traitement d’informations visuelles et une dépendance moins forte aux informations du corps (kinesthésiques, tactiles, ou proprioceptives).
Dans ce contexte théorique, le présent projet de thèse propose d’étudier les comportements de navigation piétonne (traversée de rue et/ou orientation spatiale) chez des adultes jeunes et âgés en faisant varier le paradigme méthodologique. L’idée serait de mener des travaux qui examinent les décisions de piétons jeunes et âgés dans des tâches de prise de décision qui impliquent plus ou moins le corps. Par exemple, les performances des piétons dans des tâches d’orientation spatiale et/ou de traversée de rue pourraient être comparées selon que la tâche ait lieu en milieu réel contrôlé (dans un espace restreint où le danger est écarté), sur simulateur grande échelle (celui de Versailles Satory qui autorise une marche réelle d’environ 8 mètres face à des écrans qui affichent une scène routière virtuelle), ou encore avec un casque de réalité virtuelle (où le piéton est incarné par un avatar), et enfin, dans une tâche sur ordinateur, sans action, où le déplacement s’effectue par le biais d’un joystick. Ces comparaisons de tâches permettraient de plus ou moins dé-corréler l’action de la cognition, dans différents groupes d’âge. Cette thèse permettrait de faire émerger des connaissances scientifiques nouvelles et encore peu explorées dans la littérature relative aux effets du vieillissement sur la cognition spatiale située et incarnée. Cette thèse permet également de travailler la question de la validité de nos outils de simulation, et de les développer dans l’objectif d’étudier le comportement humain plus ou moins en interaction avec son environnement.
Références :
Brouillet, D. (2019). Agir pour connaître. Presses Universitaires de Grenoble.
Costello, M. C., & Bloesch, E.K. (2017). Are older adults less embodied? A review of age effects through the lens of embodied cognition. Frontiers in Psychology, 8, 267.
Dommes, A. (2019). Street-crossing workload in young and older pedestrians. Accident Analysis and Prevention, 128, 175-184.
Dutriaux, L. & Gyselinck, V. (2016). Cognition incarnée : un point de vue sur les représentations spatiales. L’Année psychologique, 116(3), 419-465.
Versace, R., Brouillet, D., Vallet, G. (2018). Cognition incarnée: Une cognition située et projetée. Wavre, Belgique: Mardaga.
Profil recherché : Titulaire d’un master en Psychologie ou Neurosciences, formation en psychologie cognitive et en recherche expérimentale indispensableMots-clefs: navigation, piéton, traversée de rue, orientation spatiale, vieillissement, cognition située, cognition incarnée, réalité virtuelle
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