Pouvez-vous nous décrire votre sujet de recherche ?

Je participe à la mise au point d’une technique qui permet de transformer des résidus de micro-algues en  un bio-liant très ressemblant à du bitume utilisé pour la construction des routes.

Comment décririez-vous votre journée de travail ?

Je suis principalement dans le laboratoire à réaliser des expériences : je prépare le réacteur¹, je vérifie tous les capteurs de sécurité, je suis la réaction en temps réel, je récupère le bio-liant à la sortie du réacteur, je réalise des tests sur ce bio-liant et je fabrique des toutes petites planches d’enrobé (bio-liant et gravier) pour tester leur résistance. Je passe également beaucoup de temps à nettoyer le laboratoire car le bio-liant est une matière qui colle et qui ne sent pas bon. Il est important d’avoir un laboratoire propre pour travailler dans de bonnes conditions.

Je lis également des articles scientifiques pour me tenir au courant des autres recherches qui sont réalisées sur ce sujet et j’écris sur les avancées de nos travaux.

Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

Le challenge : résoudre les problèmes rencontrés dans la journée pour avancer. Soit trouver les moyens, soit trouver les personnes qui pourront aider à résoudre ces problèmes le plus vite possible et de la manière la plus efficace.

Qu’est-ce que les gens n’imaginent pas qui fasse partie de votre métier ?

Je travaille sur plusieurs sujets de recherche en parallèle. Pour mon laboratoire, j’ai également une fonction de correspondant qualité. Je dois veiller à ce que les essais se déroulent dans de bonnes conditions et je dois tenir, à jour toute, la documentation qualité.

Enfant, quel était votre livre préféré ?

Les BD Tintin, car cela me permettait de m’évader. Il vivait toujours des aventures, cela me permettait de voyager avec lui.

Avez-vous (ou avez-vous eu) un mentor ?

Oui, j’ai eu un mentor dans mon précédent poste. J’ai commencé ma carrière de scientifique en tant que technicien dans le domaine des bitumes puis des polymères². J’ai eu la chance d’avoir un chef de laboratoire qui a su m’écouter et me faire confiance quand j’ai eu envie d’évoluer dans mon travail. Il m’a beaucoup appuyé et s’est rendu disponible. Cela m’a incité à passer des concours dont celui d’ingénieur, ce qui nous a amené à travailler ensemble sur les mêmes sujets.

Décrivez le moment le plus intense de votre carrière.

Lorsque j’étais technicien, je travaillais avec une chercheuse. Elle devait faire une présentation lors d’un congrès. Elle n’a pas pu s’y rendre et m’a demandé de faire la présentation à sa place. Cela m’a montré qu’elle me faisait suffisamment confiance. J’ai fait la présentation devant un panel de spécialistes et j’ai su répondre à toutes leurs questions. Cela m’a conforté dans l’idée que c’était ma voie.

Définissez la recherche scientifique en 3 mots :

Persévérance, optimisme, motivation

Quel métier exerceriez-vous si vous n’étiez pas chercheur ?

J’ai toujours rêvé d’être pilote d’hélicoptère.

Que diriez-vous au jeune homme que vous étiez ?

De bien travailler à l’école, d’avoir une petite idée de ce qu’il veut faire plus tard et s’il a des rêves, de se donner les moyens pour les réaliser. De ne pas se laisser démotiver par d’autres notamment par des professeurs.

Cet interview a été réalisé par le Moulin à étincelles.

Une initiative proposée par le service Diffusion des Savoirs et Ouverture à la Société de l'Université Gustave Eiffel.