Regards croisés sur le véhicule autonome
Par Abdelmename Hedhli, Chargé de mission ITS1 - Département COSYS
Les nouvelles technologies de l'information et de la communication s’invitent dans notre quotidien et le domaine des transports en est un excellent exemple. En effet, les systèmes de transport intelligents (STI) (en anglais intelligent transportation systems ITS1) apportent de nouvelles solutions pour pallier aux conséquences que peuvent entraîner une utilisation massive de certains modes de déplacement. Leur champ d’application est très large (sécurité routière, gestion du trafic, information multimodale, billettique, aide à la conduite, etc.) et ils regroupent une vaste gamme de technologies parmi lesquelles figurent celles liées au développement des véhicules autonomes et connectés.
Un sujet complexe et multidisciplinaire
Souvent présenté comme une innovation technologique majeure, le véhicule autonome peut potentiellement conduire à des transformations importantes pour nos sociétés.
Son adoption par les usagers dépendra notamment de la façon dont les quatre enjeux fondamentaux seront considérés : améliorer la sécurité routière, optimiser la capacité des infrastructures, réduire les impacts sur l’environnement et faciliter la mobilité pour tous.
Pour faire face à ces défis majeurs, le véhicule autonome constitue un sujet de recherches essentiel pour lequel l’Ifsttar s’est engagé depuis plusieurs années. Ainsi, il adopte une approche multidisciplinaire et systémique pour traiter ce sujet complexe qui soulève à la fois des questions technologiques, humaines, juridiques et sociétales.
Un véhicule autonome mais également connecté
Alors que le véhicule autonome est conceptuellement présenté comme un robot mobile, le véhicule connecté quant à lui repose sur la communication et le partage d’informations. Que ce soit entre véhicules, infrastructure routière et infrastructure de communication, ces échanges permettent d’améliorer la sécurité et le confort des usagers ainsi que la gestion des infrastructures. L’Ifsttar, à travers des projets comme SCOOP@F par exemple, est très impliqué sur ce sujet.
Bien que l’approche recherche et les concepts sur lesquels reposent les véhicules autonome et connecté soient aujourd’hui différents, ils deviendront prochainement complémentaires. En effet, afin d’améliorer les capacités de perception de son environnement, de pallier les défauts rencontrés sur un itinéraire et d’améliorer la sécurité, le véhicule autonome devra être connecté à l’infrastructure et aux autres véhicules.
Et l'humain dans tout ça ?
Avant d’arriver à une exploitation commerciale, annoncée pour 2020 selon plusieurs constructeurs français, un certain nombre d’obstacles et de barrières d’ordre technologiques, règlementaires, juridiques, sociales, etc. restent toutefois à lever et dans lesquels l’humain y tient un rôle prépondérant. A noter également que le développement du véhicule autonome se fera progressivement et conduira à une phase transitoire durant laquelle des véhicules avec et sans conducteur cohabiteront sur la route. En outre, l’intervention du conducteur sera nécessaire tant que l’automatisation du véhicule sera partielle (phases de reprise en main du niveau 3 par exemple).
A travers ce dossier, découvrez le sujet complexe du « véhicule autonome », les problématiques qu’il induit et la façon dont celles-ci sont étudiées à l’Ifsttar.
1 Intelligent transportation systems ou systèmes de transport intelligents (STI) en français