Une opportunité pour le fret et la logistique ?

Dossiers thématiques juin 2017 InnovationTransportSécurité routièreComportement humain

Par François Combes, Directeur du laboratoire SPLOTT – Département AME

La logistique désigne l’ensemble des opérations ayant pour but de livrer le bon produit au bon moment et au bon endroit. Le transport de marchandises, ou transport de fret, joue un rôle central dans les chaînes logistiques et le véhicule autonome peut, à long terme, le transformer.

 

De nouvelles opportunités pour le transport de marchandises

Le transport de marchandises est une activité économique dont les ressources fondamentales sont : les véhicules, les conducteurs et l’énergie. Le personnel constitue alors une part importante des coûts et génère des contraintes sur l’exploitation1.

Un véhicule autonome, qui ne nécessitDroits carloscastilla pour Epicturae pas forcément de personnel à bord, n’a ni les mêmes coûts ni les mêmes contraintes.  Il peut être utilisé plus longtemps dans la journée et permet ainsi de mieux amortir son achat. Utilisé la nuit, il réduit en partie le trafic de la journée, au bénéfice des autres usagers, en particulier aux heures de pointe.

Face aux contraintes d’exploitation, l’automatisation des véhicules propose de nouvelles solutions qui favorisent la productivité des transporteurs. De ce point de vue, la valeur économique du véhicule autonome dans le transport de fret est grande. S’il ne rencontre pas de barrière technique insurmontable, il est probable que la technologie s’établira à terme.

 

L’activité logistique fortement impactéeDroits blurAZ1 pour Epictura)

Les impacts sur la logistique seront nombreux et hétérogènes. Des camions sans espace pour les personnels, et donc avec une charge utile accrue, pourront circuler à toute heure de la journée et de la nuit. Sur de plus courtes distances, des petits véhicules, peut-être électriques, seront en mesure de livrer des colis à des particuliers.

Même s’il est aujourd’hui difficile d’anticiper tous les impacts de ces nouvelles technologies, il est probable que les modes de livraison non routiers soient également touchés par ces nouvelles pratiques. Dans tous les cas, les chaînes logistiques s’adapteront à la nouvelle configuration du transport de marchandises si les gains en termes de coût sont significatifs. 

 

Des conséquences humaines et sociales à anticiper

Au-delà des barrières techniques à surmonter, le véhicule autonome en transport de fret soulève un certain nombre de défis économiques et sociaux : Comment assurer la relation avec les clients et vérifier que les livraisons soient bien effectuées ? Comment réaliser les tâches de maintenance quotidiennes (vérifier l’état du véhicule, le réapprovisionner,  réaliser des petites réparations, arrimer la marchandise, etc.) ?

Si la technologie doit s’implanter à terme, ce sera probablement à l’issue d’un long régime de transition. Au cours de cette période, les questions de cohabitation humain et véhicule, de plus en plus automatisé, et les disparitions d’emplois de chauffeurs, qui occupent aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de personnes, devront être résolues.

Pour que de nouveaux métiers puissent émerger, ces changements doivent être correctement appréhendés.

 

 

1. A titre d’exemple, un chauffeur routier ne peut pas conduire plus de 9h par jour – jusqu’à 10h deux fois par semaine – et doit réaliser plusieurs pauses. Il doit se reposer dans des endroits adéquats, par exemple des aires d’autoroute et pouvoir rentrer chez lui régulièrement.