Quelles solutions face au bruit en milieu urbain ?
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- Du bruit dans la ville par TELENANTES
Le bruit est une nuisance pour deux Français sur trois, en particulier en zone urbaine, en raison des bruits extérieurs à l’habitation (bruit des transports, chantiers, etc.). Concrètement, il est jugé très irritable pour 25% de la population et peut entraîner un déménagement (20% de la population)1. À des niveaux différents, le bruit peut également avoir des conséquences sanitaires importantes pour les habitants.
Dès 1992, les pouvoirs publics ont mis en place de nombreux dispositifs réglementaires pour lutter contre le bruit (Loi n°92-1444)2. Cette loi a été renforcée en 2002 par une directive européenne3. En complément de la mesure des niveaux sonores, la prévision de l’impact du bruit qui sera généré par un futur aménagement (infrastructure de transport, ensemble industriel, etc.), constitue souvent l’élément clef de ces dispositifs.
Ceci nécessite toutefois la qualification et la quantification des sources sonores mises en jeu et des modes de propagation du bruit en milieu construit ainsi que de ses effets sur les riverains.
Face à cet enjeu hautement sociétal, l’étude des nuisances sonores dans l’environnement, particulièrement en milieu urbain, est un thème de recherche fortement identifié à l’Ifsttar.
Les recherches menées sur la caractérisation des sources sonores urbaines, routières ou ferroviaires, sont fondamentales. Les nouvelles générations de véhicules routiers comme les véhicules hybrides et électriques, souvent considérés comme moins bruyants, s’insèrent depuis peu dans le parc roulant.
Face à ces motorisations plus silencieuses, le bruit de roulement, généré par le contact entre le pneumatique et la chaussée, devient prépondérant. Ce phénomène émergeant donne lieu à de nouvelles recherches afin de développer notamment des revêtements routiers « optimisés » pour le bruit. Dans le domaine ferroviaire, diverses sources contribuent aux bruits générés par les tramways et les trains. Parmi ceux-ci, le bruit de crissement peut atteindre des niveaux sonores importants et nécessite une réflexion appropriée.
Si l’étude de la propagation du bruit en milieu urbain a donné lieu à de nombreuses recherches ces vingt dernières années, les nouvelles pratiques d’aménagements (généralisation des zones 30 km/h, des transports en commun en site propre, développement des déplacements multi-modaux, etc.) obligent à revoir les méthodes utilisées habituellement par les acousticiens de l’environnement.
Le développement d’outils de prévision des nuisances sonores, intégrant la temporalité des flux de trafic pour différents modes de transport, à l’échelle complète d’une agglomération, est ainsi devenu une nécessité, notamment pour l’évaluation des politiques publiques en matière de protection de l’environnement.
Un autre exemple d’aménagement concerne l’évolution des pratiques en matière de végétalisation de la ville. D’abord envisagée pour ses nombreuses vertus (confort des habitants, esthétique des bâtiments, réduction des îlots de chaleur urbains, absorption de pollution, etc.), la réintégration de la végétation en milieu urbain, sous la forme de parcs ou de façades et toitures végétalisées, peut également avoir un effet bénéfique sur les niveaux sonores.
En résumé, le renforcement de la réglementation, associé à l’évolution des véhicules de transports et des pratiques d’aménagement, nécessiteront dans l’avenir de nombreuses recherches, face à une demande sociétale, devenue de plus en plus exigeante.
1 Source : Sondage TNS Sofres - commande MEEDDM, 2010.
2 Loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit.
3 Directive 2002/49/CE du Parlement européen et du Conseil, du 25 juin 2002, relative à l’évaluation et la gestion du bruit dans l’environnement.