De nos jours, chaque citoyen est amené à se poser de nombreuses questions sur son cadre de vie. Quelles soient personnelles ou à l’échelle d’un quartier, ces interrogations peuvent être prises en compte lors du développement d’un quartier.
Dans ce cadre, le projet de recherche EUREQUA¹ étudie l’aménagement du cadre de vie urbaine au sens environnemental et à l’échelle du quartier. Il adopte une approche originale qui s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire associant géographes, sociologues, physiciens de l’atmosphère, acousticiens et architectes, en collaboration avec des responsables du cadre de vie urbains : élus locaux, associations, etc.

Au croisement des savoirs

La « qualité environnementale du cadre de vie » n’est pas une notion évidente et consensuelle, que ce soit pour les habitants et les acteurs urbains, ou pour les chercheurs qui travaillent sur l’objet « ville » à partir d’approches disciplinaires très variées telles que la qualité de l’air, l’environnement sonore, le confort climatique, etc.
Partant de ce constat, le projet EUREQUA¹ aborde les multiples  enjeux de la requalification environnementale du cadre de vie à l’échelle des quartiers. Ainsi, les territoires urbains choisis sont des espaces, pour la plupart, soumis à de fortes nuisances environnementales et qui peuvent faire l’objet d’un réaménagement.
A partir d’une démarche fortement interdisciplinaire (sciences « dures » et sciences « humaines et sociales »), les scientifiques ont souhaité associer des acteurs ordinaires et institutionnels aux diverses étapes du projet.

Mise en place d’un dispositif participatif

S’inscrivant dans une perspective opérationnelle d’aide à l’action publique, le projet ambitionne, à partir des trois quartiers étudiés (situés à Paris, Toulouse et Marseille), de concevoir et tester un dispositif participatif.
Les différentes sources de nuisances environnementales sont, dans un premier temps, identifiées tout en prenant en compte leurs interactions avec certains usages et certaines pratiques. Les mesures physiques récoltées sont ensuite confrontées aux représentations et perceptions des habitants.
Pour cela, des ateliers participatifs (habitants et responsables) sont organisés. Ils permettent de faire émerger, à l’échelle de chacun de ces 3 quartiers, des attentes et des propositions qui seront prises en compte par les professionnels associés au projet (Agence Lion Architectes urbanistes et l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’île de France). La participation des citoyens permet alors de générer des diagnostics et d’évaluer des scénarii de requalification environnementale d’un quartier.

Des outils pour l’aide à la décision

Dans la limite des outils de simulation numérique, certains de ces scénarii sont ensuite évalués, afin de quantifier les impacts des (ré)aménagements sur les ambiances extérieures.
Pour exemple, l’équipe UMRAE de l’Ifsttar propose un outil libre de droits appelé NoiseModelling² qui, via la production de cartes de bruit environnemental, permet de vérifier la faisabilité d’un scénario avant la concrétisation du projet de requalification.